infos diverses
Le courant artistique nihiliste Dada arrive en France après avoir été créé en 1916 à Zurich par l’écrivain Tristan Tzara.
Le compositeur Igor Stravinsky joue la première de son ballet « Pucellina » en France.
Le premier morceau à être vendu à 1 million d’exemplaires est « Whispering » de Paul Whiteman & son orchestre.
Prix Nobel de chimie remporté par l’allemand Walther Nermst pour ses recherches en thermochimie.
Première mesure du diamètre de l’étoile Betelgeuse par le scientifique américain A .A. Michelson.
Premier programme radio-diffusé dans le monde entier par l’inventeur de la radio, Guglielmo Marconi à Writtle, Angleterre.
Agatha Chrisite publie sa première nouvelle : « The Mysterious Affair at Styles ».
Mary Pickford apparaît dans le film « Pollyanna ».
Maurice Ravel termine « La Valse ». Le ski nautique est inventé au lac d’Annecy en Haute Savoie, France.
William T. « Big Bill » Tilden remporte le premier de ses trois tournois de Wimbledon. Ses multiples victoires à l’US Open en feront le tennisman de la décade.
Edith Wharton publie sa nouvelle « The Age of Innocence » qui gagnera le Prix Pulitzer en 1921.
Crues de la Seine de janvier
Le Soldat Inconnu
Le président Deschanel
Le cinéma
Une surprise nous vient cette année des Etats-Unis avec « Dr Jekyll et Mr Hyde », d’après le roman de R. L. Stevenson réalisé par John S. Robertson et remarquablement interprété par John Barrymore, qui joue le rôle de Jekyll avec une retenue plutôt insolite, comme par exemple lorsqu’il se déplace, plein d’affection, parmi les pauvres enfants qui forment sa clientèle. Il parvient à devenir Mr Hyde avec le minimum de maquillage, se contentant de déformer ses traits pour exprimer la possession diabolique.
Une autre surprise nous vient de Suède avec « Vers le Bonheur » de Mauritz Stiller. L’épouse d’un entomologiste s’ennuie et hésite entre son mari, un sculpteur et un playboy de la noblesse. Son mari, pour sa part, choisit sa jolie nièce. Bien que la subtilité et l’humour très fins de Mauritz Stiller aient rendu son immoralisme assez anodin, le public suédois, habitué à la plus austère des traditions, a été profondément choqué par ce film.
Une actrice très en vogue : Louise Brooks.
La danse
Le festival de musique de Paris a consacré cette année la gloire d’une danseuse : Isadora Duncan. Anticonformiste, « bâtie comme la Vénus de Milo », ce qu’elle souligne en se produisant vêtue d’une simple tunique grecque, elle est apparue en public à Paris et à Berlin dès 1900 et est revenue à New York en 1907 puis à Paris où les concerts Colonne ont assuré son succès. Lors d’une tournée dans les deux Amériques pendant la guerre, elle a déchainé l’enthousiasme en dansant sur la Marseillaise. On sait que son habitude rude de danser pieds nus a influencé des chorégraphes aussi connus que Michel Fokine.
La mode
L’année 1920 marque un réel tournant dans la mode. A cela une raison majeure : la femme s’émancipe. La principale caractéristique des tenues, c’est la simplicité, le dépouillement, le refus de la fanfreluche et du superflu.
Si le tailleur en 1920, reste classique, la grande innovation est dans la robe pour danser. La danse fait fureur et tout particulièrement le tango, le charleston et, depuis peu, le foxtrot. Pour pratiquer ces danses modernes on porte deux types de robes. Soit une robe droite, fendue sur le côté avec un corsage souple, un décolleté carré ou en bateau ; la ceinture est basse et on adjoint à cette tenue une écharpe large et très longue. Soit une robe issue de la crinoline de guerre avec jupe évasée, mais le corsage est ajusté et généralement sans manches.
La littérature
La Confession de minuit de Georges Duhamel. Connu jusqu’à présent comme poète unanimiste et comme auteur de deux bouleversants témoignages sur la guerre, issus de son expérience de médecin militaire : Vie des martyrs (1917) et surtout Civilisation au titre courageusement antinomique (1918). Duhamel nous intéresse ici au sort d’un petit employé falot dont les aventures médiocres débouchent sur une sorte de fantastique du quotidien, des désirs refoulés et absurdes, de l’ambition morale impossible à satisfaire. Ouvrage plein de compassion. et dont la limpidité des analyses débouche sur une complexité cachée : celle des conduites d’échec et de solitude.
Avec l’écrivain anglais D. H. Lawrence (Femmes amoureuses) nous ne changeons pas tout à fait de sujet. Il met en scène, en Angleterre et au Tyrol, deux couples : Ursule et Gudrun Brangwen. Deux soeurs, liées respectivement à Rupert Birkin et Gerald Crich. Quatre façons de comprendre l’amour, ou, en dépassant ce terme, de comprendre la liaison homme-femme dont le secret ultime est un des tourments de l’auteur. Liaison intellectuelle, liaison charnelle, liaison totale. Chaque couple tente l’aventure et se trouve emporté, le premier vers la fatalité de la destruction, le second vers un accord provisoire que peut-être la vie ne maintiendra pas.
Sinclair Lewis, dans Vain Street. s’attaque de front à la bourgeoisie américaine. Carol, l’héroine, est une jeune fille vive et charmante qui achève ses études universitaires. La réalité a quelque peu entamé ses illusions. Elle se marie avec Westlake, médecin dans un gros bourg. Carol sent alors qu’elle est entrée dans une prison inexorable. Elle va essayer d’en sorti, mais en vain. Ecrivain « engagé » au style lourd mais puissant, Sinclair Lewis éclaire brutalement son héroine, broyée par une bourgeoisie enfermée dans son puritanisme et ses conventions.
Ouvrages d’acier est l’oeuvre d’un jeune auteur allemand, Ernst Jünger, qui, sous ce titre, entend résumer son expérience de la guerre. Ouvrage surprenant mais aussi inquiétant, la guerre y étant exaltée comme un moment de force libératrice qui participe de l’immense mouvement évolutif de l’humanité. Cette apologie est nourrie de considétalions esthétiques des plus discutables.
La poésie retrouve ses droits avec un ouvrage, autrement stimulant, signé par deux de ces écrivains que l’on commence à qualifier de « surréalistes », André Breton et Philippe Soupault. Les Champs magnétiques groupe des poèmes d’inspiration encore dadaiste, mêlés à de splendides proses d’allure romantique. Son originalité tient à sa méthode de composition. Les deux poètes pratiquent là l' »écriture automatique », c’est-à-dire qu’ils obéissent à la seule dictée de leur subconscient, sans souci de composition, d’amélioration logique ou esthétique ou de quoi que ce soit qui pourrait ralentir le flux de cette parole intérieure qui, selon eux, est le vrai nom de l’inspiration.
Source: TOC