Extrait de journal intime – 02

R. Paige – NYC

Du sang, du sang, du sang partout !

Vers 19:50 le 15/01/1925,

Ces 20 minutes de retard du taxi en raison de la neige m’auront couté cher. En arrivant à l’hôtel CHELSEA_HOTELet ne voyant pas Elias au bar je me suis directement dirigé vers sa chambre. Je suis arrivé devant une scène monstrueuse. Du couloir, j’ai entendu des coups de feu en provenance de d’une chambre. En entrant, il y avait un homme avec un déguisement dérangeant se vidant de son sang dans l’entrée. J’ai essayé de le stabiliser mais j’ai vite compris aux cris en provenance de la chambre que les combats continuaient. J’ai du prendre une décision difficile mais j’ai laissé ce pauvre homme entre les mains du groom pour aller chercher Elias.

Mon cœur a défaillit devant la vision d’horreur qui m’attendait dans la chambre. Elias était bien présent, allongé sur le lit, mort, un couteau monstrueux dépassant de ses entrailles. J’ai du m’appuyer une minute sur l’encadrement de la porte, en essayant de contenir mon envie de vomir. Je me suis repris avec quelques difficultés. Rentrant que la pièce, j’entendis des râles dans la salle de bains et découvrit une femme et un homme en train d’opérer à même le sol un autre homme qui gémissait. Il s’agissait de M. St John un gentleman anglais qui était venu voir feu Elias et qui avait était poignardé violement par l’un des encagoulés. La femme, vu sa dextérité avec les aiguilles devaient soit être médecin ou infirmière soit être couturière avec une volonté de fer. Elle s’appelle Aurore Lafleur et son assistant est M. Dillon. Elias voulait nous dire quelque chose donc, avec M. Dillon nous avons fouillé les hommes étranges qui se sont révélés être les assaillants de ce pauvre Elias. Nous avons également fouillé (et je n’en suis pas fier) les effets personnels de ce dernier à la recherche des informations qu’il souhaitait nous communiquer à propos de l’expédition Carlyle. Nous avons fait cela alors que les yeux livides d’Elias fixaient le plafond et, je ne m’en suis aperçu qu’après (fort heureusement), que son cœur sans vie reposait à coté de son corps, sur le lit.

Certains peuvent se demander pourquoi nous avons fouillé la chambre et les assaillants au lieu d’attendre la Police… Et bien parce que certaines choses ne peuvent faire la une des journaux. Parfois des éléments, sortis de leur contexte, un contexte sombre, que seuls peu de personnes peuvent concevoir… et bien ces éléments peuvent avoir un effet dévastateur sur la réputation d’un homme. Et Elias, Dieu le garde, n’avait pas besoin que ces recherches et théories soient étalées à la vue de tous.

Mais je digresse.

A peine avions nous fouillé rapidement les pièces de la suite que la police est arrivée nous isolant de la scène du crime. Cette intervention m’a permis de faire connaissance de mes compagnons d’infortune, qui avaient comme moi répondu positivement à la missive d’Elias. Ils sont 5 au total :

–                 M. Dillon, un homme d’affaire qui a eu la bonté de nous permettre d’attendre l’interrogatoire de la Police dans sa chambre,

–                 Mme Aurore Smith Lafleur , une infirmière sans qui le groupe aurait déjà été amputé d’un membre,

–                 M. St John, un britannique blessé gravement par l’un des assaillants d’Elias,

–                 M. O’Lander, un détective privé aux manières un peu rustre au 1er abord,

–                 M. Dempsey, un inspecteur de Police sans qui nous serions sous les verrous je pense.

Elias savait s’entourer. Il n’aimait pas cela, préférant travailler seul mais il a toujours eu un carnet d’adresse très utile…

 Nous avons été interrogé par un dénommé Lieutenant Martin Poole, mais fort heureusement nous avions eu le temps de parler entre nous de nos trouvailles et de les dissimuler à sa vue. J’ignore encore si le Lieutenant a cru notre version des faits mais le crédit apporté par l’inspecteur Dempsey et sa volonté de participer à l’enquête nous ont évité le pire je pense. Cependant, il nous est défendu de quitter NYC pour le moment malgré tout.

Heureusement, le Lieutenant ne fut pas que désagréable, et il nous a appris que le rituel associé à la mort d’Elias (scarification horribles et cœur arraché de la poitrine) était caractéristique d’un tueur en série nommé « Scary Face » qui sévissait à NYC depuis près de 2 ans et qu’Elias était sa 9ème victime.

Un fois seuls, nous avons étudiés les éléments que nous avions collectés. Un nom s’est offert à moi, celui de la bibliothécaire de l’université de Miskatonic à Arkham. : Miss Atwright. La connaissant, j’ai proposé à mes compagnons de lui téléphoner le lendemain et leur résumer notre entretien lors de notre chemin vers les Editions Propero qui éditaient Elias.

Miss Atwright me fut, comme toujours, d’une grande aide. Elle m’a appris qu’Elias était à la recherche d’un ouvrage qui avait été dans les rayons de la bibliothèque : « les sectes secrètes d’Afrique », ouvrage d’un auteur anonyme du XIXème siècle. Cet ouvrage aurait disparu mystérieusement du rayonnage dans un nuage pestilentiel. De part mon métier et mon expérience personnelle, je suis bien placé pour savoir une chose : c’est qu’un livre ne disparaît pas seul, aussi immonde soit il. Il y a là une singularité à approfondir lors d’une prochaine visite à Miskatonic.

Vers 9:00 le 16/01/1925,

Après un rapide passage à l’hôpital, nous sommes allés ensembles aux éditions Prospero. Sur le chemin, chacun informa les autres de ses découvertes. M. Dempsey a pu obtenir la liste des précédentes victimes du tueur. Pour l’instant cela ne nous semble pas d’un aide précieuse, les victimes n’ayant rien en commun entre elles ni avec Elias. Cependant, certains lieux et noms nous serviront peut être plus tard lorsque l’ensemble des pièces du puzzle seront entre nos mains.

Le responsable des éditions, M Kensington, ami intime d’Elias, nous a reçus. Mais le hasard nous joué par là un bien mauvais tour car, il s’est avéré ignorant de l’état de son ami et nous sommes les oiseaux de mauvais augure qui ont du lui annoncer le décès d’Elias. La Police ne l’avait pas encore prévenu et, une fois nos condoléances présentées et choc passé, nous avons pu nous entretenir avec lui des raisons de notre venue : le dernier voyages d’Elias retraçant les pas de l’expédition Carlyle.

M. Kensington nous a avoué ne pas avoir encore échangé avec Elias depuis son retour. Mais ce dernier lui avait envoyé plusieurs liasses de notes depuis l’Egypte, le Kenya et Londres notamment ainsi qu’un télégramme d’Hong Kong. Il s’avère qu’Elias a quasiment fait le tour du monde pour cette affaire. En raison de notre présence la veille à l’hôtel et sur la foi de notre récit M. Kensington a accepté de nous confier les documents de travail d’Elias afin que nous puissions les lire et, peut être, y découvrir ce qui l’a amené à nous contacter à propos de l’expédition. J’ai personnellement promis à M. Kensington un retour rapide des documents par coursier afin de lui ramener au plus vite les derniers écrits de son ami. Nous avons également échangé nos numéros de téléphone afin que ce dernier puisse nous prévenir de la date d’enterrement d’Elias.

La matinée passant, nous sommes allé déjeuner ensemble, à l’exception de M. O’Lander préférant faire cavalier seul. Le repas terminé, nous nous sommes dirigés vers l’Université de New YorkMain_buildingNYU afin d’y rencontrer notamment le Dr Mordecai, référant Ethnologue pour la Police de New York sur l’affaire de « Scary Face ». A peine arrivé, nous avons assisté à une scène étrange, M. O’Lander nous avait précédé et cherchait à s’introduire auprès du docteur d’une manière peu subtile. La situation s’est très vite dégradée mais finalement la plaque de notre ami l’inspecteur Dempsey nous a permis de perdre notre temps en compagnie du bon Docteur Mordecai. Cet homme m’a fait mauvaise impression a partir du moment où il a ouvert la bouche et j’ai vite adhéré (je le concède) au point de vu de M. O’Lander étant moi même passablement énervé par cet individu.

Cet homme est d’une suffisance peu commune et si je considère avoir perdu 30 minutes de mon temps, nous avons malgré tout réussi à obtenir une information utile : que cet homme était un charlatan qui n’a, en 2 ans, fourni à la Police seulement une vague théorie de vaudou africain comme seule et unique piste. Mes connaissances, quoique sommaires dans ce domaine j’en conviens, m’ont toutefois permises de conforté dans ma 1ère impression : nous devrons vérifier absolument toutes les (maigres) informations dispensées par cet homme, y compris le nom du coutelas courbe qu’il a avancé : un Pranga.

Cette perte de temps effectuée, j’ai convié mes compagnons Marshall-Interior-Field-002dans mon bureau à la boutique afin qui nous puissions utiliser le téléphone pour pendre des rendez vous mais également lire les liasses d’Elias. Nous avons obtenu un rendez vous le 17/01/2025 matin  avec M. Emerson, un importateur avec qui Elias a été en contact, mais aussi avec le professeur Cowles de l’Université de Miskatonic qu’Elias aurait voulu également rencontrer lors d’une conférence donnée il y a quelques semaines à l’Université de New York, et relative aux cultes de la mort en Polynésie. Ce rendez vous est à Miskatonic lundi à 14:00. Nous ferons le déplacement par train le matin.

Plus tard dans l’après midi, alors que nous étudions les écrits d’Elias, M. Kensignton nous a joint à la boutique afin de nous faire part de la date et du lieu où aurait lieu l’enterrement d’Elias : en l’Eglise de Cimetery Church, dimanche à 14:00. Bien entendu nous l’avons assuré de notre présence, c’est le minimum que nous puissions faire pour honorer sa mémoire.

Les documents transmis par Elias se sont avérés fascinants. Il semble qu’il ait réussi à retrouver le lieu du massacre de l’expédition Carlyle où, étrangement, les cadavres n’ont pas été détérioré par le temps et les bêtes sauvages. Il a également apprit au Kenya que les membres étrangers de l’expédition seraient peut-être tous sains et saufs ! Un homme qu’il a rencontré assure même avoir parlé à M. Brady, à Hong Kong, il y a de ça 3 ans, soit 2 ans après son décès officiel !

Mais Elias fait également mention de cultes sombres dont ceux de la Langue Sanglante et du Dieu de la Montagne Noire Kenya-Cottar-familyqui seraient, d’après les tribus locales, les vrais responsables du massacre de l’expédition. Des choses anciennes et impies seraient au centre des cultes, des choses qui semblent avoir mené Elias au bord de la folie à la vue de son dernier message en provenance de Londres. Ces choses immondes semblent proches de celles que j’ai connues. Peut-être pourrais-je les relier à l’ouvrage, connaître sa localisation…

Nous devons continuer à creuser, il a y plus encore à découvrir j’en suis sur…

R. Paige – NYC – 16/01/1925

Cole Dempsey – PJ daniel

Cole Dempsey / Inspecteur à la criminelle de New York Cole Dempsey

Je m’appelle Cole Dempsey, tous justes 30 ans.

Je suis issu d’une famille Irlandaise parmi tant d’autres qui a fui la misère pour émigrer aux Etats Unis. Nous nous sommes bien intégrés toutefois les conditions de vie était dure. Dés l’adolescence je faisais des petits boulots pour la mafia Irlandaise (transports de colis, guetteur…) pour quelques dollars.

Heureusement ma famille réussit à me remettre dans le droit chemin à l’entrée du lycée public certes pas le meilleur mais j’ai été un peu à l’école. Après la fin de cette scolarité je travaillai dans la menuiserie familiale de mon père.

Au même moment en Europe une guerre éclata.

Epris de liberté et d’aventure je rentrai comme non-combattants dans les services ambulanciers volontaires en 1915 mais voulant en découdre avec les Allemands j’entrai un an plus tard au régiment de marche de la légion étrangère.

Cette guerre est la plus sale de l’humanité, des morts par milliers pourrissant dans les trous d’obus.

Lors d’une nuit dans les tranchées de Soissons au cours de mon tour de garde, je balayai l’horizon avec mes jumelles quand je restai figé telle une statue par l’effroi. Grace à la faible lumière de la lune gibbeuse, j’avais pu observer quelqu’un ou quelque chose qui se penchait sur un cadavre. Alors je pris mon fusil à lunette puis quand je commençai à viser, une vision d’horreur se jouait devant mon viseur. Cette chose de forme humaine se délectaient du cadavre, il avait la peau d’une couleur cadavérique, sa tête était un mélange contre-nature d’homme et de canin, ces yeux avaient une brillance totalement inexplicable.

Malgré mes tremblements j’avais réussi à lui tirer une balle dans la tête du premier coup. Il tomba et ne se releva pas. Je gardai cela pour moi pensant peut être que j’avais fais un cauchemar à cause de toute cette folie de la guerre. Je ne sus jamais si j’avais vu vraiment cette chose. Le lendemain, je profitais un répit pour observer le site où la créature était tombée et je ne vis rien à l’aide de mes jumelles, je ne réussie pas à retrouver cette chose.

Quelques semaines plus tard notre régiment avait pu avoir une permission à Reims.

Nous étions dans un Café sur la place de la cathédrale, c’était une soirée bien arrosé. Je sorti prendre l’air.

Je contemplai l’architecture de ce formidable édifice quand mes yeux se fixèrent sur une gargouille. Elle était différente des autres sans que cela me saute aux yeux. Je continuai à l’observer en appréciant l’air vivifiant de la ville loin du front quand subitement elle se déplaça gauchement le long de la corniche et s’élança dans le vide puis s’envola avant de disparaître dans le ciel noir. Cette vision me glaça le sang instantanément. Cette tête, cette tête où il n’y avait pas de visage à l’endroit où il devait en y avoir un …

Cela ne pouvait pas être une coïncidence ou l’effet de l’alcool car j’avais très peu bu, le champagne malgré ses bulles n’est pas vraiment la boisson préférée des Irlandais.

Après quelques minutes à réfléchir, je me suis fait alpaguer par mes frères d’armes qui voulaient fêter la vie.

Il me fallu quelques jours avant de me ressaisir après cette deuxième rencontre. Le monde n’est pas ce qu’il prétend d’être. Je pense que des choses se cachent dans l’ombre attendant leur heure.

Malgré l’horreur de cette guerre, cette expérience fût très enrichissante car en entrant dans ce régiment j’ai pu me faire de nombreux amis de pays et de cultures bien différents aux miens.

De plus j’ai pu apprendre un peu le français et c’était bien plus facile pour communiquer avec des jolies françaises.

A la fin de la guerre je retournai au pays pour retrouver ma vie d’avant mais c’était impossible. J’avais changé. Ces choses irréelles m’intriguaient trop et la guerre m’avait rendu plus raisonnable.

J’entrepris des recherches mais sans grand résultats et il m’en fallait plus.

Je décidai de rentrer dans la police de New York pour associer l’envie de servir mon pays mais aussi pour avoir la possibilité d’avoir plus de ressources sur mes recherches.

En 1919 je fus incorporé au district 48 dans la lutte contre la prohibition. Malgré mon manque d’intérêt pour cette tâche je m’impliquai pour espérer être promu et ainsi rentrer dans la section criminelle qui commençait à ce développé. A l’aide des mes contacts et des connaissances de certains rouages de la rue, j’ai pu fermer plusieurs bars clandestins qui n’était pas protéger par des pontes.

Après maintes opérations réussies je pus enfin accéder à la prestigieuse police criminelle de NY en 1921.

Peu de temps après lors d’un salon sur les nouvelles armes, je fis connaissance du Colonel Simon Smith. Cette rencontre fut un tournant dans ma vie. Notre passion commune pour l’étrange me permit d’avoir de nouvelles perspectives et c’est ainsi qu’il me parla de la fondation Curiosity.

Extrait de journal intime – 01

E. Jackson – 15/01/1925

Sur une note de papier déchirée retrouvé sous le secrétaire, l’écriture d’Elias est hésitante :

Il faut que je leur parle… j’ai besoin d’assistance pour une fois… c’est trop énorme… ça me dépasse, c’est inimaginable…19:30 enfin, je pense qu’il me faudra un remontant pour parler de tout ça mais j’ai le temps maintenant, enfin, je crois…

On sonne déjà, 20 minutes davance… Je suis encore en peignoir. Vite, il faut que je me prépare.

Martin Poole – Lieutenant de la police de New York

Lieutenant de la police de New York, Brigade criminelle.martin-poole

Martin Poole est un homme d’une bonne quarantaine d’années, assez grand, au visage carré. Ses vêtements impeccablement repassés et ses cheveux blonds à la coupe stricte laissent entrevoir un caractère méthodique. De même, lors des entretiens qu’il mène, il ne cesse de prendre des notes dans un petit calepin à la couverture de cuir patinée par l’usage.

Jonah Kensington – maison d’édition de Prospero Press

Jonah Kensington est l’un des meilleurs amis de Jackson Elias. kensington

C’est un homme concret et réfléchi d’une cinquantaine d’année (48 ans), de taille moyenne, aux cheveux et aux favoris grisonnants, qui parle d’une voix de stentor. Il porte la plupart du temps une chemise aux retroussées sous un gilet d’un costume trois pièces de belle coupe.

Il dirige la maison d’édition Prospero Press qui n’édite que des ouvrages traitant de l’occultisme, et notamment ceux d’Elias. Bien que Kensington soit passionné de ces questions, c’est un homme qui a la tête sur les épaules et ne s’en laisse pas conter, avec un esprit critique d’une grande acuité.

Dr Mordecai Lemming

Anthropologue réalistelemming

Le Dr Mordecai Lemming est un anthropologue détaché aux services de police, qui intervient sur l’enquête du Lieutenant Poole.

C’est un homme d’un certain âge, toujours vêtu d’un complet trois pièces et nœud papillon à motif floral. Bien que compétent dans son domaine, il est particulièrement rasoir lorsqu’il se met à discourir sur un ton pédant. Anglican fervent, il n’accorde aucun crédit au surnaturel. Il considère que tous les olibrius adeptes des sciences occultes se fourvoient et iront droit en Enfer.

Il est persuadé que la série de meurtre à New York est dû à un culte de la mort Vaudou !

Miriam Atwright – bibliothécaire à l’université du Myskatonic

Bibliothécaire consciencieuseMiriam Atwright

C’est une femme d’une quarantaine d’année, brune, grande et fine, portant le chignon, au regard clair et à la voix haut perchée, toujours habillées de façon on ne peut plus élégante et classique.

Elle est l’une des bibliothécaire de l’Université du Myskatonic.

Elle connait et respect Jackson Elias pour son travail sur les cultes étranges.

Edward St-John / Monte-en-l’air – Critique d’Art – PJ Chris

Edward St-John / Monte-en-l’air – Critique d’Art perso de Chris

Cher journal,

Sache que je ne suis pas le genre de personne à écrire un journal intime. Mais les récents évènements de ma vie m’y ont poussé de crainte que si je ne livrai pas ce qui m’est arrivé, je ne finisse par devenir fou. Mais n’allons pas trop vite.

En bon gentilhomme je dois commencer par me présenter dans les formes. Je m’appelle Edward St-John, j’ai 32 ans, je mesure 1m80 pour 75 kg, et suis plutôt bel homme. Je suis né dans une famille de la petite aristocratie de cette bonne vielle Angleterre et plus précisément à York.

Très jeune, mes parents décidèrent de faire de moi un critique d’art. Pour ce faire, ils m’envoyèrent en apprentissage chez un célèbre critique français, Jean-Paul Delaniaux. Nous nous entendîmes très bien et fumes très vite proches. Au gré d’une errance nocturne dans sa villa, je découvris un passage secret dans la cheminée. Dans la pièce secrète étaient stockés d’innombrables œuvres d’art et je compris que mon maitre menait une double vie. Lorsque je le confrontais, il prit la chose très bien et me révéla qu’il n’était autre que le fameux « Renard », cambrioleur de haute gamme activement recherché par les polices d’Europe.

Encore plus impressionné par cet autre style de vie, je lui demandais de faire de moi son disciple dans cette forme d’art. J’appris alors comment crocheter des serrures, se renseigner sur les expositions et valeur des œuvres mais aussi ce qu’est l’élégance et la galanterie. Je fus également entrainé à la Savate ou boxe française, car comme il me le précisa, « les belles paroles ne suffisent pas toujours ».

Malheureusement, Jean-Paul devait mourir de maladie quelques années plus tard. Je retournai alors en Angleterre sous l’apparence d’un jeune critique d’art et commençai ma propre double vie.

Depuis, ma réputation de voleur dépasse les frontières de mon bon pays. Récemment l’on a même commencé à me surnommer « Le Galant » car je laisse toujours une rose rouge sur les lieux de mes méfaits.

Nous arrivons à un autre évènement qui bouleversa ma vie. Il y a peu, j’ai « acquis » un étrange portrait d’homme et l’ai stockée dans l’attente d’une revente. Un soir, alors que je voulais le contempler, quelle ne fut pas ma surprise de trouver le tableau vide de personnage. Soudain, j’entendais des bruits de pas non loin. Je me dirigeai vers le couloir et vit le personnage au détour d’un couloir. Apres m’être presque étouffé de stupeur je décidai de le poursuivre. Je fis des tours et détour puis revint à la pièce de stockage juste à temps pour voir l’homme se glisser dans le tableau.

Des le lendemain je vendais le tableau, mais fut tellement marqué par cette histoire que je commençait à m’intéresser de plus près a différentes histoire d’œuvres d’art possédées.

Je sais, cher journal, les risques que je prends à me frotter de si près a l’occulte. Mais je ne vis que pour le frisson et ce genre de phénomène surnaturel m’en apporte plus que n’importe quoi d’autre.

C’est au cours d’une conférence sur la fusion de l’Art et de l’Occultisme que j’ai rencontré le Dr Spencer. Nous avons sympathisé sans délais et nous nous sommes revus pour un diner lors de l’un mes nombreux passages à New York. Nous nous sommes racontés nos expériences réciproques et il m’a introduit dans le cercle restreint de la Fondation Curiosity où j’ai fait connaissance du Colonel Smith et de M. Paige. Je n’ai pu rencontré que rapidement Mr. Elias durant un cocktail à Londres le 26 Novembre 1924 juste avant mon départ pour New York.

Jackson Elias – Journaliste d’investigation – PJ Flo

30 Ténébreux

Jackson Elias est un homme Athlétique assez grand de 38 ans, brun à l’humeur souvent joviale, curieux, habillé de façon pratique sans classe superflue, doté d’une fine moustache entretenue.

Son travail de journaliste d’investigation fait qu’il passe son temps à parcourir le monde, il n’a pas d’attache, ni de famille connue. Il dispose pas d’une presse très élevée car il s’est spécialisé dans les affaires mystiques ou occultes qui tournent autour des sectes ou religions déviantes, thèmes qui ne passionnent pas véritablement le grand public bien qu’exerçant une certaine fascination morbide.

Ses ouvrages décrivent et analysent les cultes de la mort. Son livre le plus célèbre s’intitule Les Fils de la Mort et traite des communautés thugs dans l’Inde moderne. Elias parle couramment plusieurs langues et voyage sans cesse. Il est sociable et ne refuse pas un petit verre de temps à autre. Il fume la pipe. C’est aussi un coriace, solide et ponctuel, qui n’a pas peur de la bagarre ou des autorités. C’est d’abord un autodidacte et ses travaux de recherche très fouillés semblent s’appuyer sur une expérience de première main. Très secret, il ne parle jamais de ses projets avant d’en avoir terminé la rédaction.

Tous ses ouvrages expliquent comment les cultes exploitent les peurs de leurs adeptes. Elias est un sceptique qui n’a jamais découvert de preuves démontrant l’existence des pouvoirs surnaturels, de la magie ou des dieux ténébreux. Pour lui, les adeptes des cultes de la mort se caractérisent d’abord par leur folie et leur complexe d’infériorité. Ils massacrent des innocents pour se sentir puissants ou élus. Les cultes attirent essentiellement les faibles d’esprit, même si leurs chefs sont généralement très intelligents et manipulateurs. Lorsqu’un culte cesse de terrifier, il disparaît inéluctablement.

  • Des Crânes sur le Fleuve, (1910). Traite du culte des chasseurs de têtes du bassin de l’Amazone.
  • Les Maîtres des Arts Noirs (1912). Un survol des cultes sorciers à travers l’histoire.
  • Le Chemin de la Terreur (1913). Analyse le système de la peur employé par les cultes. Une introduction enthousiaste de Georges Sorel.
  • Un Cœur Encore Fumant (1915). La première partie traite des cultes de la mort historiques de la civilisation maya, la seconde décrit certains cultes de la mort existant encore au sein de l’Amérique Centrale actuelle.
  • Les Fils de la Mort (1918). La communauté thug moderne. Elias l’a infiltrée pour écrire ce livre.
  • Les Cultes de Sorcières en Angleterre (1920). Les cercles de sorcières de neuf comtés anglais et des interviews de sorcières anglaises modernes. Rebecca West a jugé qu’une partie de la documentation était insignifiante et abusivement exploitée.
  • Le Pouvoir Noir (1921). Suite du Chemin de la Terreur, on y trouve les interviews anonymes de plusieurs chefs de cultes.

Tous ces ouvrages sont publiés par Prospero Press à New York — éditeur, Jonah Kensington. Ce dernier est un ami intime de Jackson Elias.