Robert Paige – Investigateur de l’occulte – Consultant de la fondation Curiosity à New York

Evènement « Curiosity »65 Directeur

Mon nom est Robert Paige, j’ai 56 ans. Je suis antiquaire spécialisé dans les ouvrages littéraires à New York. On peut dire de moi que j’ai bien réussi dans la vie : aussi bien professionnellement que personnellement.

Tous ceux qui me connaissent vous diront que j’ai tout pour être heureux : 2 fils qui réussissent, 3 petits enfants (et même bientôt 4) et je suis reconnu et consulté par mes pairs en provenance de tout le pays pour mon domaine d’expertise : l’identification des ouvrages réalisés entre les XVIème et XIXème siècles. La seule ombre au tableau a été le décès de ma femme, Mary, il y a 8 ans de maladie, mais nous avions bien vécus et elle n’a pas souffert m’ont assurés les médecins.

Cependant, cet évènement, la confrontation avec la mort, m’a ramené en arrière, longtemps en arrière, quand je n’étais encore qu’un jeune homme et que j’ai hérité de l’ancien magasin de Père qui est aujourd’hui la partie centrale du magasin que j’ai construit autour.

Car, si j’ai été contacté par la fondation Curiosity, ce n’est pas en raison de ma seconde spécialité, les ouvrages occultes, mais en raison de mon passé. Je vais livrer dans ces lignes la raison qui m’a poussé à devenir aujourd’hui la personne que l’on contacte lorsque l’on veut consulter, identifier, ou obtenir un ouvrage occulte à New York.

Comme toutes les histoires extraordinaires, celle-ci a débuté de manière très banale. Un homme, dont je n’ai jamais pu me remémorer le visage malgré les années et les efforts déployés, est venu un jour au magasin de Père afin de faire identifier un ouvrage qu’il avait en sa possession.

Pour planter le décor, il faut savoir que Père était également antiquaire, je suis d’ailleurs la 3ème génération d’antiquaire chez les Paige. Cependant, Père et moi n’avions pas les même centres d’intérêt, et s’il a été très poli avec ce client, lorsque ce dernier nous a remis l’ouvrage à identifier, son ton s’est transformé à l’instant même où le client a quitté la boutique. Car il faut savoir qu’aux yeux de Père, seul la sculpture trouvait un intérêt : construire, fabriquer, bâtir était le but de tout homme disait-il. C’est donc avec un air méprisant qu’il m’a confié ce travail, indigne de lui.

Mon plaisir à recevoir et effectuer cette tâche a déclenché, ce jour là encore, une violente dispute entre nous, car mon amour des lettres était pour lui un sujet de honte. Il faut dire que ma décision, sans appel, annoncé le mois précédent, de devenir antiquaire spécialisé dans les ouvrages littéraires avait transformé la guerre froide qui nous opposait en guerre ouverte. Cette fois ci cependant, la dispute avait été particulièrement violente, une vraie bataille, là où nous avions seulement échangé quelques escarmouches précédemment. Mais, avec le recul, cette journée n’a rien eu d’ordinaire ; à l’aube déjà, une comète avait déchiré le ciel stupéfiant tous les astronomes qui n’avaient pas été en mesure de la prévoir.

L’ouvrage en lui-même n’avait rien de particulièrement extraordinaire : d’une longueur de 33 cm et de 17 de large, la couverture était en cuir noir et l’on parvenait à distinguer quelques reliefs à sa surface en passant délicatement les doigts dessus. Il était impossible de les distinguer à l’œil nu mais l’ouvrage semblait ancien et c’est chose commune sur les cuirs anciens et cet ouvrage semblait l’être. J’ai d’ailleurs d’abord pensé que c’est pour cela qu’aucun titre n’était lisible sur la couverture. Désormais, avec mon recul et mon expérience, je sais que l’ouvrage était bien plus ancien que j’aurai même pu l’imaginer à l’époque. Mais j’étais jeune à l’époque, jeune et bien plus ignorant qu’aujourd’hui ; et surtout j’étais en colère, en colère contre mon Père…

J’ai pris l’ouvrage avec moi et je suis parti. Je ne voulais pas rester dans la même pièce que mon père. Je pensais me diriger vers la bibliothèque, mais, en chemin j’ai rencontré un ami et nous sommes allé dans un endroit de qu’il connaissait. C’est étrange, je ne me souviens plus qui c’était mais nous avons parlé durant l’après-midi, longuement, enfin je lui ai surtout parlé de ma relation avec mon père… et nous avons bu… ou j’ai bu tout du moins, surement trop d’ailleurs et, lorsque je suis parti, la nuit était déjà tombée.

N’ayant pas accompli mon travail, je suis retourné à la boutique pour identifier l’ouvrage. Ma mémoire est un peu vague sur les évènements suivants, l’alcool interdit et ma colère entravant mes sens. Mais, je sais que j’ai travaillé toute la nuit, seulement, plus je travaillais, et plus ma colère envers mon père grandissait. Elle était sans fin…

L’ouvrage n’avait pas de titre, même si je jugerai avoir vu la couverture étrange se déplacer et faire apparaitre les mots suivants « volonté profonde ». Ce fut fugitif mais je jugerai que c’est apparu : un noir brillant sur le cuir noir de la couverture. Il faut savoir autre chose sur cet ouvrage : j’ignorai pourquoi, mais il était composé de plusieurs nouvelles chacune rédigée par un auteur différent et mises bout à bout sans cohérence particulière. Mais le plus étrange est que ces nouvelles semblaient provenir de périodes différentes et que le grammage du papier semblait correspondre à chacune de ces périodes. J’ai beau parler 3 langues ainsi que plusieurs autres mortes, certains des textes de cet ouvrage me sont restés indéchiffrables. Néanmoins, chaque nouvelle que je pouvais déchiffrer avait la même conclusion : quel que soit le contexte de l’histoire, une personne mourrait tuée par le rédacteur. C’était la seule constante.

C’est vers les 3 heures du matin que je compris que quelque chose de non naturel était lié à cet ouvrage. En effet, je recomptais les pages de l’ouvrage pour vérifier mes notes. La colère me consumant, j’avais noté à plusieurs reprises un nombre de pages différent : mon dernier compte m’ayant relevé 4 pages supplémentaires par rapport à mon compte initial. Et, me ressaisissant, j’entendais un bruit étrange, celui d’une plume qui bruissait dans l’obscurité. Pris d’un doute malsain, j’ai alors ouvert l’ouvrage à la dernière page. C’est alors que j’ai vu de mes yeux, l’horreur s’écrire devant moi. Les dernières pages contenait mon écriture, les lettres étaient encore fraiches et rouge car l’encre à la teinte étrange que je n’arrivais pas à identifier était en réalité du sang, mon sang. Je l’ai compris quand j’ai vu mes gants de soie rougis au niveau de mon index gauche. Sans même lire je compris : en lettre de sang s’écrivait ce que j’avais ressassé toute la journée : ma colère envers mon père, ma haine de ses théories, de son complexe de supériorité et le rejet de tout ce qu’il était. Dès que je compris, le bruit cessa. Connaissant la fin de chacune des nouvelles, je n’osais vérifier la dernière page, puis, prenant mon courage à 2 mains, j’ouvris les yeux. D’après l’ouvrage, ma haine cristallisée s’était retournée contre mon père durant son sommeil, le conduisant dans des tourments cauchemardesques infinis l’avait conduit à la mort. D’horreur, je refermais l’ouvrage et je voulu courir vers la porte pour le sauver. Mais je ne leva pas de la chaise. J’en tombai dans une mare de sang. Mon sang !

C’est la dernière chose dont je me souviens. J’ai été réveillé le lendemain matin, à mon bureau, parle téléphone qui sonnait sans s’arrêter. J’étais attendu d’urgence à l’hôpital, Père ayant fait un incident cardiaque durant la nuit. Encore sonné, je me suis relevé et j’ai couru à l’hôpital, mais je suis arrivé trop tard : Père était mort depuis 30 minutes lorsqu’enfin j’arrivais.

Seul héritier, j’ai alors fait ce qui doit être fait dans une telle situation. Je me suis occupé durant cette journée, des procédures administratives, des obsèques et du testament. Tout me revenait. La boutique notamment.

La journée fut morne et très occupée. Une fois le choc et la douleur passée, j’ai pensé à l’ouvrage et à son contenu. Tout était lié, il m’avait fallu du temps pour faire le lien mais je le comprenais alors. Je n’y avais pas pensé de la journée, mettant tout cela sur le compte des cauchemars dus l‘alcool. Ne m’étais-je pas réveillé à mon bureau indemne et non au sol dans le sang ? Je pris le premier taxi à disposition et me rendis en urgence au magasin, à mon bureau, pour que Martin, notre aide, m’indique qu’un monsieur habillé tout de noir était venu chercher son ouvrage, laissant un étrange paiement en caisse : 30 pièces d’argent.

Je suis tombé à genoux, j’ai crié, hurlé et je me suis évanoui d’après Martin. Selon lui je délirai à propos d’un ouvrage maudit. Tout le monde mit cette crise sur le compte du choc et des regrets de ma dispute avec mon père. C’était en partie vrai. Mais je sais au plus profond de moi ce qui est arrivé. Je le sais, je ne peux le prouver, tout qu’il reste de comme preuve sont 30 pièces d’argent (que je n’ai jamais utilisées) et une cicatrice à l’index gauche.

J’ai essayé des années durant de retrouver cet homme et cet ouvrage sans succès. Ces recherches m’ont conduit à connaitre plus que de raison des ouvrages les plus obscurs en circulation dont certains que j’ai même eu entre les mains. De celui qui m’intéresse je n’ai entendu que des légendes, des histoires, des bribes. Il existerait depuis l’écriture, et serait même plus ancien, et serait responsable de plus de mort qu’on ne pourrait le compter. Personne ne sait d’où il vient mais semble entièrement lié au pouvoir des mots.

Ayant vécu une vie heureuse, j’estime qu’il est aujourd’hui de mon devoir d’accomplir une dernière chose : sortir cette horreur de la circulation. Je suis attaché au plus grand point aux ouvrages mais ce dernier finira dans les flammes de ma cheminée.

Robert PAIGE

N.Y.C 02/06/1923

PNJ

STATISTIQUES :

APP: 13 Prestance : 65%

CON: 12 Endurance : 60%

DEX: 12 Agilité : 60%

FOR: 12 Puissance : 60%

TAI: 13 Corpulence : 65%

EDU: 15 Connaissance : 75%

INT: 14 Intuition : 70%

POU: 15 Volonté : 75%

EQUIPEMENT FETICHE :Magasin d’antiquité (NYC) :

(+10%) bibliothèque / culture / occultisme

CERCLE D’INFLUENCE :

Proches : gotha – administration – haute société

Eloignés : trafiquants

Ennemi :

BLOC CENTRAL :

Culture artistique :

– Littérature : 70%

– Sculpture : 50%

– Peinture : 20%

Bibliothèque : 65%

Occultisme : 60%

Négociation : 55%

Sciences humaines : 55%

Langues :

– Langues mortes : 50%

– Européen : 25%

– Arabe : 25%

Contact : 50%

Trouver objet caché : 55%

BLOC HOBBY :

Culture artistique :

– Musique : 50%

Conduite : 25%

Athlétisme : 25%

Dissimulation : 50%

Bureaucratie : 50%

Crédit : 50%

Persuasion : 50%

Baratin : 30%

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